Aujourd'hui on a pris le train. Comme on s'y était pris un peu tard pour réserver les places, on a dû prendre le train qui s'arrête dans le plus de gares du monde. En fait leS trainS, parce qu'on a eu 2 correspondances: une dans le même train mais où il fallait changer de voiture, l'autre dans un TER avec un étage.
Y'a plusieurs choses que j'ai du mal à supporter dans les trains et 2 de ces choses étaient présentes dans le première train.
A savoir, premièrement, un mec tombé dans son after shave dès le matin.
Bon, c'est insupportable mais c'est pas de bol.
Le mec a eu la main lourde sur l'après rasage au musc, et les hasards de la réservation l'ont assis juste devant moi: on n'y peut pas grand chose sauf se retenir de respirer le plus longtemps possible (voire de beurper car l'odeur + le fait de voyager à contre sens, ça me fait rien d'habitude mais là, si.).

Deuxièmement, un gosse de 3-4 ans hyperactif et légèrement neuneu qui joue avec l'accoudoir, les portes coulissantes de la voiture, et s'exstasie à chaque vache (et y'en avait, des vaches!) par un "Ohhhhhhhhh! VASS! VASS! MEEEUUUHH" sans autre réaction de la part de sa mère qu'un "Kévin, "assis"-toi. Kévin tu vas prendre une fessée. Kévin, maman va se fâcher" blasé.
On pourrait admirer la patience exemplaire de cette mère.
J'ai plutôt fait le choix de la blâmer intérieurement pour l'apparente capitulation résignée dont elle faisait preuve et lorsque mon regard a croisé celui du petit diable, j'ai froncé les sourcils d'un air sévère ce qui ne l'a pas outre mesure impressionné.

C'est dans ces moments là que je me pose cette récurrente question : "Vais-je ou non un jour désirer donner la vie?" Et c'est curieusement aussi dans ces moments là que je me réponds à moi-même : "Non!" Du moins, pas si la vie en question s'incarne dans un être du type "Gosse-insupportable-du-wagon".

Et là, je sais, on va dire "Oui! Ptitetsu c'est une aigrie! Elle aime pas les gosses!!!"
Si, j'aime les gosses... quand ils dorment.

Bref, sinon, paysage riant, enchateur de la campagne en fête, vaches à tous les étages, pommiers en pommes, et palette lumineuse d'ocre, d'or et de feu de l'automne naissant sur les bocages champêtres... (on dirait les dictées de rentrée des classes de Mr Gense en CE2). Tout le trajet j'ai eu "Le Chasseur" de Michel Delpech dans la tête (Vous savez, "Par dessus les champs, soudain j'ai vu passer les oies sauva-ageeuu! Elles s'en allaient, vers le midi, la Mediterranééééééee! Un vol de perdeaux....etc")

2ème train : rien à dire sauf un "Tic-Tic" répétitif du côté de la porte. Y'avait 2 gamines super sages, qui parlaient à voix basse en lisant Winnie l'Ourson.... J'ai été rassurée de voir que ça existait!

3ème train : le TER à étage. C'est celui là qui s'est arrêté à au moins 15 gares aux noms improbables et qui s'est peuplé peu à peu de lycéens internes rentrant chez leurs parents pour le WE. Tout n'a été que voix de fausset d'adolescents en pleine mue et rires déments de filles de 15 ans hystériques.
Des lycéens se sont assis à côté: mêmes dégaines que tous les autres: Survêt, cheveux rasés, démarche tanguante du haut du buste (plus accentuée d'un côté), plutôt "street",quoi! Et là, ils se sont mis à parler. Accent du terroir assez prononcé et un évident effort pour prendre la voix la plus rauque possible. J'ai écouté, amusée, leur conversation portant sur la remorque du père de l'un des jeunes gens, fabriquée avec l'arrière d'une 4L.
_ L'arrière d'une 4L?, demanda l'autre
_ Ben oueu, t'vois l'avant d'une 4L? Ben là, c'est l'arrière.
_Oh.
_Oueu. C'tait pour mettre dedans l'chien pour la chasse.

L'autre n'a plus rien dit et a enfourné dans son discman un CD fait maison intitulé "Compil Lov' 2" après quoi, je n'ai plus entendu que le rythme chaloupé d'un zouk love assourdi. Les jeunes sont assez étonnants.

La suite plus tard.









Répondre à cet article