J'en sors! J'en ai encore les machoires ligaturées et les trapèzes obliques mais ça y' est, c'est bon c'est FINI!!
Enfin, peut être pas tout à fait...
Je vous raconte.
Cette nuit, j'ai fait ce p... d'additif de 27 pages (qui, je l'ai su plus tard était tout ce qu'il y a de plus facultatif, grrr) et j'ai passé environ 5h à explorer les tréfonds d'internet pour trouver des justifications théoriques inexistantes jusque sur des sites japonais pour faire de la daube au final et me meurtrir l'avant bras et l'épaule à force de cliquer et réveiller mon cher pacsman qui, dépité a déménagé le matelas dans le couloir pour pouvoir dormir sans bruit ni lumière (eh oui c'est ça la vie à 2 en studio).
Bref, j'ai fini de taper et d'imprimer à 14h30 (la soutenance commence à 15h30 et j'ai 25 minutes de métro-RER). Je me dis, c'est bon, t'as pile le temps de passer faire relier tout ça au magasin à côté du métro, j'essaie de camoufler mes armoires normandes sous les yeux, de m'habiller pas trop dég et c'est bon.
14h40 j'arrive devant le magasin de reliure enfin de photocopies machins dont je commence à connaître les horaires d'ouverture depuis le temps que je dilapide mes maigres revenus à faire relier des mémoires et là devinez quoi c'est FERMééééééé!! ARRRFFF! Bon pas grave y'a un petit magasin en face de mon école, je croise les doigts et aussi pour que le RER ne s'arrête pas sinon chuis à la bourre et aussi pour qu'il y ait des places assises pour que je puisse relire mon mémoire parce que je l'ai pas retouché depuis que je l'ai rendu. Donc, en fait je suis pas du tout mais du tout prête pour une soutenance orale. Si on rajoute à ça mon aisance naturelle style constipation chronique (euh, c'est imagé) et pertes de mémoire assortis de rougissements et de "Euuuuuh", je suis pas dans la mouise.
Bon le RER finit par arriver (comme quoi tout arrive) et il y a une place assise mais (car il y a toujours un mais) deux ados très moches (c'est objectif je vous jure on aurait dit Bob l'Eponge et euh... Salengro, le chef de Groland) commencent à parler (très fort et en zézéyant et en muant à qui mieux mieux) d'un mec qui mesure 1m92 qui est dans leur classe et qui fait du rugby.GRMBL.
Bon. 15h05. J'arrive au petit magasin de reliure y'a personne, parfait. "Vous pouvez me mettre deux transparents un devant, un derrière?" "Euh oui... alors, euh attendez, euh les transparents oui... euh ils étaient là pourtant.... Euh ..." "Nan, nan c'est pas grave allez, mettez ce que vous avez, c'est bon!" "non, mais je vais les trouver!" "Nooon, je suis un peu pressée, en fait alors mettez... tiens du bleu comme ça là derrière" "ok"...
Arf c'est une débutante... Heureusement que l'école est juste à côté...
14h20, j'arrive à l'école. La nana du jury est là mais elle sait pas dans quel bureau a lieu la soutenance. En principe c'est dans celui du directeur de mémoire... Mais moi j'en ai deux, de directeurs... Bon allez je tente lcelui du 4ème étage (j'ai toujours pas relu mon mémoire). J'attends un peu... J'entends pas de bruit... Et là la nana qui passait juste avant moi sa soutenance arrive toute essoufflée "Ils t'attendent au premier!"... Ah... Faut pas chercher, c'est comme ça.
Bon ben du coup moi j'ai rien préparé et je commence à flipper ma race de ma mère là... grave...
Bon, tant pis, on va dire à la grâce de Dieu et... y aller....
J'entre. Mes deux dirlos sont là avec la nana du jury. Ils plaisantouillent, ils font des vannes; moi sourire bien crispé. Normalement c'est à moi de commencer mais mon dirlo arrête pas de bavasser et je peux pas me concentrer pour réfléchir sur ce sur quoi je vais commencer. Bon, il s'arrête de parler. C'est à moi. Que dire? Allez je me lance. "Je vvoulais commencer par vous euhhhh... parler des raisons qui m'ont poussées à choisir euh... ce sujet... blablablabla..."... Aïe... J'aurais pas dû commencer par là, je m'en sors plus, je dis n'importe quoi... Je deviens écrevisse et au bout d'un moment je m'arrête, la tête vide, la gorge sèche... je n'arrive pas à trouver un mot. Un mot, bordel, un mot précis, je l'ai plus, il se dérobe... Finito, je suis liquéfiée, c'est plus la peine. J'essaie de continuer... Je les regarde. Je vois leurs têtes : "Elle a rien préparé, elle est venue les mains dans les poches..." Ils doivent se dire ça... Et j'ai même oublié de leur donner ce machin que j'ai fait relier y'a 10 minutes et sur lequel j'ai passé la nuit... C'est foutu... Je finis sans conviction en écorchant des mots, en ne finissant pas mes phrases, c'est la CATA...
Et puis, ils passent aux commentaires et aux questions. Bon, des petites remarques sur des détails ou sur des choses complémentaires des questions qui m'aident à me resaisir, je pense enfin à leur sortir mon travail nocturne (me suis pas tapée tout ça pour rien!) Bon accueil: "Ah! mais vous nous avez presque fait un second mémoire"... Et puis "bon, on vous a gardé les éloges pour la fin : on trouve que vous avez fait une synthèse très bien documentée sur la théorie et une bonne mise en place de la maquette de l'outil alors on vous propose de co-publier avec nous un article dans une revue nationale sur le sujet."
BOOOONG.
Hé?
Moi?
J'hallucine un poil. "Et sinon, vous êtes disponible pour faire une conférence sur votre sujet à l'(asso nationale des professionnels de la profession) ? " "euh, moi? Parler? à l'oral? devant des gens?" "oui, oh vous savez, vous allez vous y faire. Une bonne petite thérapie comportementale et hop!"
...



 

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